Un soir, dans le quartier de Gion, des rires, des bruissements soyeux, le claquement de socques de bois sur les pavés m’alertèrent. Je vis apparaître dans la lueur des phares d’un taxi qui s’éloignait les silhouettes mouvantes d’un groupe de Maïko.
J’avais longtemps rêvé à ces images nées de l’ombre avant de les rencontrer, et de pouvoir les capturer. La nuit déréalise. En quelques secondes j’ai basculé dans la fiction.
Je les ai suivies, je les ai photographiées le cœur battant, comme une voleuse. Des nuits entières j’ai déambulé dans les rues à leur recherche.
Le miracle de la photographie est de pouvoir reconnaître l’image qui coïncide avec ce qui vous habite depuis toujours, c’est cet l’instant fugitif, au croisement du réel et de l’imaginaire.